mardi 11 septembre 2007

Donner de la voie

Pouf elles étaient longues ces vacances ! Trois mois et demies. Et qu’est ce que je faisais moi pendant tout ce temps ? Je cultivais mon jardin. Pas évident par ce temps. Les jardins n’aiment pas la flotte. On mésestime toujours la notion météorologique dans nos histoires de potager. Prenez l’aubergine. Eh bien j’ai réellement découvert ce beau légume sous le soleil de Turquie. Je n’en avais jamais goûté auparavant. Ce que je mangeais c’était un pâlichon cliché d’aubergine. Car une vraie nourrit au soleil, c’est un régal, une pétarade de saveur. Une bouchée et vous voilà dans un sofa moelleux, votre langue devient folle de tant de subtilité, et se perd entre le velours et la très légère rugosité du légume. Je dis oui à l’aubergine de Turquie et à son entrée dans l’Europe, même si ce n’est pas excellent en terme d’environnement.

A part ça, dans mon jardin à moi, dans mon potager de Touraine, qu’ai-je bricolé ? J’y ai cherché ma voie. Car suffit pas de dire je veux travailler avec Jean-Pierre Coffe, encore faut-il s’en donner les moyens. Avant de le harceler avec mille et un subterfuges, je me devais d’être sûre de moi. De ma voie et de ma voix. Alors j’ai appris la radio. Oui oui j’ai appris à parler dans un micro. Savoir écrire parlé, respirer, voix de tête voix de gorge voix de masque, ça faisait des grands ah projetés sur le mur d’en face. Les pieds bien à plat parallèle sur le sol, les mains de chaque côté du micro. J’ai surtout travaillé l’impro. Evidemment autour de mon sujet de prédilection mais je suis allée voir ailleurs aussi : politique économie justice éducation tout ça. C’est pas mal. Mais rien à faire c’est quand j’ai parlé d’andouille à la poêle que je me suis éclatée. Vous m’auriez vu à l’aise dans le studio face à l’animateur formateur, un poisson dans l’eau. J’aurai pu parler pendant des heures. Ces drôles de tête dans la cabine de l’ingénieur du son à me regarder faire une ode à l’andouille de Guéméné ! J’ai adoré. J’ai très envie de recommencer. Et chaque matin je me dis bon sang toutes ces chroniques qui se perdent. Mais voilà, j’ai ma voie, ma voix. Et de nouveaux outils pour continuer à bêcher.

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