jeudi 22 février 2007

L’enquête de gland

Pour une première je m’en souviendrai. Quelle idée une enquête sur les queues de cochon. J’avoue j’ai été prétentieuse. Gonflée à bloc il va voir ce qu’il va voir. Je mets mon groin en plastique et je pars dans la nature. Adieu veau vache et bonjour cochon. J’enquête minutieusement sur les bancs d’école dans les restaurants dans les bibliothèques dans les discothèques dans les supermarchés et les marchés tout courts vous savez bien le cochon est partout. J’en quête dans les forêts. J’en ai croisés des petits des cochonnets des qui s’en dédient des souls des bêtes des sales mais aussi des très intelligents avec l’humeur pas possible. Pour mon enquête je me suis faite cochon on pourra pas dire elle est passée à côté du sujet.

Alors que je reniflais au bord de mon auge à me frotter les soies sauvages sur un tronc d’arbre m’est apparu un drôle de gars. Il portait une simple feuille de vigne ou serait-ce d’érable c’est vrai que les deux se ressemblent, bien que l’érable dans nos contrées c’est assez rare, quoiqu’il en soit il était très peu vêtu voilà ce dont je me souviens. Il s’appelait François. Il avait l’air gentil mais triste. Il s’est assis à côté de moi et a commencé à pleurer. Mon pauvre mon pauvre mon pauvre petit nanimal, sanglota-t-il, si tu savais comment tu vas finir si tu savais la vraie nature de l’homme ta jolie petite queue il vont te la trancher comme ta gorge avec une épée et tu vas souffrir et je verrais dans tes yeux verts mais bon sang ce que tu as de jolis yeux pour un cochon dans tes yeux verts donc la lueur qui fait que tu es bon. Contrairement à l’homme ce salaud. Ce sanguinaire dictateur tortionnaire des pauvres petits nanimaux. Je lui réponds zanimaux parce que quand même faut bien que je dise quelque chose et en plus j’ai toujours détesté les mauvaises liaisons autant vous prévenir Jean-Pierre je suis capable de vous reprendre à l’antenne pour une liaison erronée, voire pour un voire même, je ne supporte pas. Reprenons. Mais, dit le François, tu parles ? Tu parles si je parle oui oui je parle voyons. Et là le gars s’est mis za genoux et a crié allez je sais plus bien qui. Et puis il a claironné une folle phrase qui disait en gros qu’il avait toujours été sûr que les nanimaux – zanimaux François zanimaux – avaient une âme comme nous et même comme les femmes, qu’il allait partir en croisade contre tous ces salopards de bouchers et de charcutiers et de boulangers ben oui ceux qui mettent du chorizo dans leurs baguettes eh eh et que cette tuerie ce massacre ce génocide des nanimaux – attention, encore un autre François et je te fais bouffer ta feuille de vigne ou d’érable fais gaffe – allait enfin cesser qu’à partir de ce jour où il entendit parler le cochon aux yeux verts plus aucune petite bête plus la moindre petite fourmi le moindre petit sanglier le moindre petit cloporte la moindre petite girafe le moindre peuplier ne souffriraient et ça pas plus tard que maintenant qu’il allait partir en guerre contre les scalpels monstrueux et les pistolets des bâtards de tous ces connards qui fusillent sans même leur offrir une dernière clope aux pauvres nanimaux.

Contrairement à la feuille de vigne ou d’érable, la feuille de chêne est très reconnaissable grâce à ces bords lobés. C’est sous un chêne que je l’ai enterré.

dimanche 18 février 2007

Le cochon

Ça me fascine chez vous, Jean-Pierre. Votre emphase. Bien sûr c’est l’origine de votre succès, la clé de voûte de votre réussite même si pas seulement. Mais alors quelle grande gueule. Vous dites truffes au chocolat pomme de reinette tartiflette cidre brut bière d’abbaye porc au miel papaye et crustacés et me voici dans une chanson qui ne s’arrête de tourner. Un manège. Sortent de votre bouche en cascade en tournante le murmure des forêts quand on cueille les champignons, le brouhaha incessant des marchés du samedi, les grosses voix des fermiers tout au bout de leurs champs, les bêlements de cette chèvre qui ne se laisse pas faire, le triomphe des tracteurs à la fin des moissons, le claquement des palais quand on goûte le vin, les gling-gling des couverts que l’on met sur la table, le ppppt des lèvres quand on crache les noyaux, le dring de la minuterie la cuisson est finie, les bouillons en cocotte de la braise annoncée, les ronchons symboliques du producteur bafoué, les colères historiques des paysans baisés, le cri douloureux et gravé à jamais du cochon qu’on égorge.

En parlant de cochon, je pensais tout avoir entendu sur l’animal, tenez que tout est bon, des oreilles qui croustillent aux pieds qu’on peut paner, du jambon cru ou cuit du jarret des travers, des rillons par exemple c’est typiquement tourangeau, du museau à la queue tiens la queue qu’est-ce qu’on en fait ? La queue de bœuf oui d’accord, dans un pot au feu ou cuite au vin très très longtemps avec des épices cette viande est tendre et ne ressemble à rien, mais la queue du cochon qu’en fait-on en cuisine ? Si vous voulez, ça peut être mon premier sujet d’enquête. Que faire de la queue du cochon. Je me charge évidemment de trouver les invités, de mener mon affaire aux quatre coins de France, de l’artisan qui recycle le malheureux appendice en tire-bouchon décoratif aux vrais restaurateurs qui affichent en lettres d’or la petite queue comme spécialité du chef. Une investigation à vous couper le souffle. Un premier sujet aux petits oignons. Ah vous ne regretterez pas de m’avoir embauchée. Vous pouvez commencer à vous frotter les mains une telle recrue du jamais vu. Le coup du siècle. Mais revenons à nos cochons. Je pensais tout avoir entendu sur le cochon mais non. Il a fallu votre emphase de vendredi dernier avec votre copain le petit Nicolas pour que je me rende compte que le porc était un mystère encore pour moi. Vous me parlez de côtes et voilà que "le goût l’esprit la générosité de la bête s’offre à moi". Je vous écoute au café et j’ai envie de cochon là tout de suite maintenant. J’ai envie d’une bête qui s’offre à moi. J’ai envie à la fois d’adopter l’animal et de me faire fermière. D’une blouse bleue comme mémé et d’un petit porc à moi que je vais bien élever. Vous me mettez l’eau et le cochon à la bouche. Ça me fascine je vous disais. Vous réinventez ce que je connaissais déjà. Où allez-vous chercher tout ça ? Comment vais-je faire pour au moins vous arriver un jour à la cheville ? Parce que d’accord je suis sérieuse mais quand même plutôt timide. Oui oui vous avez raison mon futur patron : chaque chose en son temps. D’abord les enquêtes. Ensuite votre succession. Vous êtes le plus sage derrière votre emphase. Et moi je pars à la quête des queues de cochons.

vendredi 16 février 2007

Fallait pas poser la question

  • dis, pourquoi ton blog est vert ?
  • il est vert comme le vert des courgettes pardi ! vert comme les feuilles de salades, comme les feuilles des arbres, vert comme les forêts, comme la couleur de mes yeux les yeux de vipères, vert comme vert de rage, verre de vin, ver de terre, vers de poésie, vert pour rimer avec Jean-Pierre ou avec Molière mais pas avec Nicolas ou rimer avec la colère avec les rivières mais pas avec Bénédicte, vert comme les grands-pères ou la mousse des arbres, vert comme les haricots verts ou zaricots verts comme disent les enfants, vert comme un bout de planète quand on la voit de loin, vert comme les petits hommes verts ils sont bien plus nombreux qu’ils en ont l’air, vert quand il y a de la poussière il aime pas la poussière, vert comme la grenouille et mon prince charmant, vert comme allez de l’avant aller vers l’avenir aller à l’envers ou dans le sens du vent, vert comme chez les écolos ils sont rigolos enfin moi ils m’amusent, vert quand t’as pas respecté ta parole tes promesses, vers c’est aussi de travers, vert comme les fruits pas trop mûrs, vert comme notre univers on ne sait toujours pas s’il est fini ou ouvert, vert comme les petits pois et aussi ma princesse qui ne pouvait pas dormir si sous son matelas on glissait un pois vert, vert comme la couleur des murs quand ils sont attaqués par la vigne ou le lierre, verts comme les citrons les poivrons qui avant d’être jaunes ont commencé verts, vert comme le ver est dans le fruit ça vous pend tous au nez, vert la couleur du feu quand on peut y aller la couleur du bonhomme quand on peut traverser, vert la couleur de l’espoir parce que moi j’y crois fort j’y crois dur comme fer j’y crois dur comme vert.

jeudi 15 février 2007

Mes instruments

Il y a bien un moment où il faut donner des gages de sérieux, non ? Montrer patte blanche avant de les mettre dans la farine donner un signe de professionnalisme voyons faire une émission c’est compliqué tout amateurisme est renvoyé c’est un domaine de précision de courage de bagou de motivation et puis à la radio on entre pas comme ça comme dans un moulin quoique pour la farine ça serait plus pratique et puis la radio c’est petit et moi je suis grande mais comment voulez-vous que je rentre dedans ? Mais non Jean-Pierre je plaisante. Que je vous dise. Oui mes blagues sont primaires mais c’est ce qui fait mon charme enfin je l’espère. J’ai la poésie niaise mais la blague paysanne. La blague franche avec des grosses cuisses vous voyez ? Pas lourde non mais un peu quand même.

Revenons au sujet je divague alors qu’au départ je voulais seulement vous donnez une preuve de mes compétences. Comme dans un curriculum vitae. Maîtrise l’environnement informatique, anglais lu et parlé couramment, allemand niveau baccalauréat, russe notions. Je dis ça par exemple hein l’anglais je le comprends très mal l’allemand ben je sais que les verbes se mettent à la fin et le russe ça faisait joli et impressionnant maintenant c’était pour vous remettre en mémoire la partie compétences des curriculus vitae ah si j’ai fait du latin jusqu’à la licence. Si je devais remplir cette partie-là voilà comment je l’organiserais :

Possède et maîtrise presse-purée mécanique, rasoir à légumes, cuillère écumoire, couteau pour les fruits couteau pour la viande couteau grande lame quand les autres sont sales, râpe en forme d’une soucoupe volante pour faire les carottes râpées, poêles et casseroles qui n’attachent pas, cocotte en fonte c’est un cadeau de ma maman je ne cite pas de marque mais c’est la rolls des cocottes, cocotte minute pour les légumes à la vapeur, cuisinière gaz pour les brûleurs électricité pour le four, blender voyez comme je m’exprime en anglais, mixeur est-ce bien français pour faire les soupes, les guacamols et les purées brocolis ou pommes de terre ou carottes ou courgettes pour mon petit quand il n’avait pas encore de dents, c’est important de trouver le temps pour l’enfant sans dent de lui préparer des petits plats du soir il aurait fallu me passer sur le corps pour lui faire avaler un truc tout préparé même si parfois je succombais aux petits pots purée de maïs mais c’est bien tout.

Un jour, mes mignons à la maison, attelés à la vaisselle, se moquaient de mon équipement. Regarde ce presse-purée tu dois avoir le dernier modèle au monde non il n’en sort plus des comme ça aujourd’hui ? Et cette chose qui ressemble à une soucoupe volante ? Ils rigolaient franchement c’est vrai que mis à sécher comme ça ça donnait l’impression d’une exposition d’instruments insolites, presque de torture, d’objets incongrus venus du Moyen-Âge. Ils m’ont un peu vexée, comme s’ils étaient entrés dans ma salle de bains pour y voir les crèmes les pinces à épiler les ciseaux pour couper les poils de nez les fards ou les rimmels toutes ces choses qui ne sont pas dans mon inventaire mais qui doivent, j’imagine, faire partie des secret de beauté. Mon épluche légumes secret de séduction. Pourquoi pas. Faut éplucher.

dimanche 11 février 2007

L’intermède

Patron, je ne sais comment vous allez accueillir la petite chanson, là, sous ce texte. Je me suis dit qu’un intermède musical ça vous plairait. Mais peut-être pas. Je vous ai déjà entendu tonner contre ces pauses encombrantes, pester contre la chansonnette qui casse le rythme de l’émission, contre la torture d’avoir à suivre un chemin de fer tout tracé, là Jean-Pierre à midi et vingt-huit minutes vous nous lancerez la midinette et sa guitare ou le loufoque qu’on comprend rien parce qu’il chante anglais. Du coup je ne sais pas si mon initiative va vous séduire. Pire si elle ne va pas carrément vous contrarier. Mais d’un autre côté je préfère vous le dire tout de suite pour éviter tous malentendus j’aime bien en avoir. Des initiatives. Rajouter une cuillère de caramel au dernier moment là dedans t’es sûre du sucré avec tout ce salé bah oui essayons. Faire des rimes j’aime beaucoup la poésie niaise. Tenez, poésie niaise, je viens à l’instant là maintenant alors que je vous écris je viens tout juste d’inventer ce genre, poésie niaise ah voilà ça vient de sortir, là sous mes doigts c’est ce que je tente de vous expliquer je peux être volcan et ne suis pas formatée. Ni formatable. Vous me direz génial une poétesse niaise pourquoi pas, des initiatives eh bien oui allons-y mais il y a un mais. Les gens comme moi sont difficilement dociles. Ils n’en font qu’à leur tête. Je suis capable de repeindre votre studio en mauve par exemple. Ou d’imposer le pain aux raisins tous les matins au bureau alors que je suis sûre que vous mangez actuellement des croissants au beurre avant d’enregistrer alors qu’un bon pain aux raisins bref on en reparlera. Je hais les malentendus. Alors si mon intermède musical ne vous plait pas, dites-le moi immédiatement. Qui ne dit mot consent si vous ne dites rien alors chouette. Je savais que ça marcherait entre nous que vous laisseriez libre cours à mes fantaisies que ça serait un plaisir de travailler avec vous. Chic.

Le dégoût du ragoût

Le ragoût pleure
Sur gazinière
Pendant dix heures
Il est amer

Abandonné
Seul aux lauriers
Aux haricots
A peine gonflés

Une nuit c’est long
Parce que ça flotte
Entre oignons
Et échalotes

D’un autre côté
Ça le fait rougir
Un peu flatté
Du coup de la panne

C’est la seule fois
De toute sa vie
Qu’on lui fera
Cette comédie

C’est un peu naze
Il est d’accord
C’est un peu long
Avant qu’ça reprenne

Mieux vaut en rire
Finit par croire
Le sage ragoût dans sa cocotte
Mieux vaut en rire
En attendant
Que le gaz revienne

samedi 10 février 2007

Tête vide

Je sais c’est pas vendeur mais parfois j’ai la tête vide. Vide de vide. Rien. De l’air passe à défaut des anges de l’air vide. Une nulle une ratée une qui a le QI d’un mollusque d’un rat musqué deux neurones et encore ils passent leur temps à se chercher. Sans jamais se trouver. C’est parfois c’est pas toujours mais quand ça y est je ne peux plus réfléchir. Tout me semble compliqué. Tout me semble bruyant. Un vacarme du bruit j’entends ce qu’on dit j’écoute même je vois bien que ce sont des mots qui signifient des signifiants mais je comprends pas ce qu’ils veulent me dire. Imperméable. Bête et puis tout ce qui va avec. Incapable. Et puis laide. Evidemment. Bonne à rien. Bonne à rien faire. Ne souriez pas le pire la tragédie c’est le repas. Parce que dans ces cas-là je n’ai plus envie de cuisiner. La moindre tourte bof. C’est quoi qu’on mange mais j’en sais rien. Sais pas moi j’ai plus d’idées. D’habitude ça vient tout seul et si je faisais cuire un ragoût mi-lentilles mi-haricots secs avec du veau ou de l’agneau pense à acheter une gousse d’ail chez l’épicier il reste encore deux ou trois feuilles de laurier et même du thym qu’on a cueilli dans les alpages près des moutons qui donnaient faim le petit gigot. Mais quand la tête vide c’est laborieux. Même un plat de pâtes pas réussi. J’ai essayé pour les petits allez vite fait ça c’est fastoche un oignon frit sur huile d’olive à l’estragon tomates en boîtes bien oui l’hiver elles sont meilleures que les choses rouges en plastique sur rayons frais laissez-moi rire ça des tomates là je suis d’accord Jean-Pierre la tomate en hiver c’est une farce pas drôle c’est une hérésie c’est du n’importe quoi j’ai pas encore la rage comme vous savez le faire mais je vais apprendre ne craigniez rien. Donc revenons aux petits à maman j’ai faim les nouilles papillons plongées dans l’eau bouillante jetez le sel pour accentuer le bouillonnement jetez les pâtes juste huit minutes puis égouttez bon à saisir avec la sauce servir de suite et là mouais. Raté. Médiocre. Bah quoi j’avais mis de l’amour pourtant. Non pas assez. Parfois la fatigue rabote le courage et l’amour dans tout ça ? Besoin d’être courageux pour l’amour à donner ? Ça vient pas tout seul l’amour, comme une source qui coule de source ? Je sais c’est pas vendeur mais les jours de tête vide mieux vaut aller au restaurant.

vendredi 9 février 2007

Une simple histoire de braise ?

Tout est dans le titre de ce blog je ne peux pas être plus explicite. Je veux travailler avec Jean-Pierre Coffe. Tout est dit mais je peux préciser. Je veux travailler dans l’équipe qui prépare ses émissions du samedi midi non non pas parler dans le micro juste faire les dossiers que Jean-Pierre annoncera. Je dis Jean-Pierre mais je ne sais s’il faut le tutoyer ou pas. J’ai qu’à l’appeler patron après on verra. Quand on aura fait deux ou trois saisons ensemble quand on se sera étripé sur de l’utilisation ou non du fond de veau quand il aura trouvé que quand même passer mon week-end à revisiter les recettes on peut dire que je suis zélée mais quand surtout on aura fait un Noël ensemble – oui je trouve que Noël avec mon futur patron ça doit tisser des liens – on verra si je l’appelle par son prénom. Une chose est sûre on ne se tutoiera pas. Hors de question.

Pourquoi lui ? Et bien c’est tout l’objet de ce blog.

Pourquoi ce blog ? Pour travailler avec Jean-Pierre Coffe pardi. Je vais faire tellement de post, être tellement motivée, drôle, pertinente, inventive qu’un jour ou l’autre il finira par entendre parler de moi et donc m’embaucher. C’est pas une idée de moi ce blog c’est une idée de mon mec. Mais mon mec je peux pas vraiment vous en parler car il fait déjà l’objet d’un autre blog que je tiens secret. Alors que ce blog-ci est destiné aux plus de gens possible pour arriver un jour dans les oreilles de mon futur patron. Mais qu’on soit bien d’accord. Je veux travailler avec Jean-Pierre Coffe mais je ne cherche pas de travail. J’en ai déjà un, un travail. Quand mon futur patron me proposera le poste je quitterai celui que j’ai mais dans aucun autre cas je changerai de métier. Donc revenons à nos moutons élevés dans les Alpes de Haute Provence – voyez je commence à attirer le patron dès le premier jour – je fais ce blog pour faire un buzz. Etre chroniquée sur France Inter ou en lien comme site insolite sur des portails connus. Avoir une ligne dans Métro et un filet dans la Nouvelle république point comme. Je pourrais faire une vidéo me direz-vous sur You Tube ou à la kamini c’est vrai mais j’ai pas envie. Et puis j’aime bien écrire. Et faire une vidéo pour intéresser un patron qui fait une émission de radio entre nous votre suggestion est un peu idiote. Non non un blog c’est bien.

Pourquoi ce blog ? Pour comprendre pourquoi je suis tant attachée à la - j’allais dire bouffe mais je crois que mon futur patron ne supporte pas ce mot donc - pourquoi tant attachée à la nourriture. Pourquoi je l’associe aussi puissamment au bonheur. Pourquoi manger me semble être un acte d’amour. Pourquoi j’aime préparer les repas pourquoi je trouve ça magique. Pourquoi j’ai envie de défendre ce qui me semble être l’essentiel et pire le transmettre à nos enfants. J’écoute de temps en temps l’émission, je ne suis pas non plus une fan comme papa qui ne loupe jamais un rendez-vous le samedi midi. Mon père ne les rate jamais car il les podcaste les enregistre les collectionne. Je suis pratiquement certaine qu’il a déjà envoyé une demi-douzaine de courrier à mon futur patron. Mais moi non je l’écoute avec plaisir mais pas fréquemment. Un matin de bonne heure pourtant il était avec Nicolas demorand un vendredi je pense et mon futur patron parlait des plats braisés le pot au feu ou la potée ça jouait sur le mot braise au petit déj on souriait. Voulez-vous que nous braisions ensemble voilà le genre de coquineries dites à l’antenne à l’heure de grande écoute. Mais oui c’est ça c’est tellement charnel un plat et l’amour qu’on y met dedans et la patience vous allez voir mes petits anges mes petits plats mon saladier et ma poêlée les ingrédients de mon amour. Une histoire de braise.

C’est donc pourquoi je vais raconter ici l’histoire de la fille qui veut travailler avec Jean-Pierre Coffe.