jeudi 22 mars 2007

Les pieds dans le plat

Prophétisons, poétisons, philosophons. Soit. Mais aussi : faisons de l’audience. Parce que je ne voudrais pas dire mais c’est désert ici. Pas de commentaires. Aucun rien. Vous encore Jean-Pierre, je comprends, la pudeur vous oblige à vous effacer, à lire en retrait en souriant bon enfant à me voir grandir sous votre aile. Vous craignez me voler la vedette. Vous restez attentivement jusqu’à très tard dans la nuit avec sur le nez vos jolies loupes assorties vous attendez patiemment mes nouvelles inventions mes nouvelles recettes jusqu’au jour où. Vous craquerez. Vous m’appellerez un peu confus voilà des années que je vous suis jour et nuit des années à écouter votre longue chanson votre poème infini votre ode rose et vos vers verts je n’en puis plus venez à l’antenne ah ça non jamais. Pas d’antenne mais des enquêtes. Même pas une petite chronique de rien du tout ? Mais non voyons Jean-Pierre j’ai dit non au départ vous vous souvenez pas ? Un simple bonjour alors. Non. Non. Non. Enfin on verra mais pas tout de suite pas maintenant je suis trop jeune pas assez mûre pas assez prête encore trop bête on en reparlera. De l’audience. Faire de la radio c’est aussi mesurer l’audience, en prendre compte tout en comptant. C’est comme envisager un rôti ou un gratin dauphinois sans prendre conscience de l’importance du four. De la température. J’entends des pff de ceux qui soupirent au fond mais vous vous fourvoyez si vous négligez le thermostat c’est fondamental la chaleur d’un four. Essayez de faire un bon gratin dauphinois dans un four à 240. N’importe quoi. 140 maximum pendant 70 minutes minimum. L’audience. Il faut créer l’appétit. L’appétit vient en mangeant. Donc en lisant. Donc je dois écrire. Pas beaucoup mais régulièrement. Trois repas dans la journée. Trois textes dans la semaine. Ou quatre. Un qui serait une sorte de goûter. Un quatre heures autour d’un thé ou d’un chocolat chaud ou d’une bière fraîche tout dépendra de la saison. Trois textes hebdomadaires pour le pain quotidien trouver les ingrédients frais. Faire le marché. Ne pas manquer les immanquables les qui font plaisir aux plus grands. Un texte sur la braise. La braise à ma façon. Ça ça va plaire ça ça va faire de l’audience. Un texte sur le vin j’en ai pas encore parlé. Allez dans le vif du sujet. Sexe alcool et brocoli. Mais oui vas-y ne tourne plus autour du pot c’est dans les vieux pots justement qu’on fait les meilleures soupes ma maman me l’a toujours dit. Dis oui maman au moins tu pourrais m’encourager. Un commentaire de ma mère ça l’impressionnerait le patron. N’en fais pas trop juste ce qu’il faut comme tu sais faire. Du genre vas-y continue ma chérie. Non ça c’est pas terrible. Du style ah la la elle a un grain mais on l’aime bien. Au village. Nan on ne te croirait pas. Bon écris ce que tu veux. Et moi je commence maintenant voilà ça y est j’y suis je mets le pied dans le plat le prochain sujet sera : j’ose pas. Sera : plouf plouf. Sera donc : eh bien vous verrez. Na.

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